article05Dans la ville commerçante d'El-Eulma, à l'est de Sétif, le travail des enfants est en augmentation. En effet, le marché de Dubaï attire des dizaines d'enfants âgés de 10 à 14 ans, issus de familles défavorisées. Ces enfants effectuent des activités très difficiles, notamment le transport de marchandises à l'aide de chariots. Selon les informations en notre possession, la location de ces moyens de transport est assurée par un propriétaire de plusieurs dizaines de voiturettes. Ce dernier n'hésite pas, nous dit-on, à exploiter les enfants. C'est le cas d'Abderraouf, 14 ans, qui a quitté les bancs du collège pour aider sa famille. « Je vis à Bazer Sakhra. Je viens ici tous les matins pour travailler. Mon père ne travaille pas parce qu'il est malade. Je loue une charrette tous les jours qui coûte 100 DA que je dois rendre à son propriétaire à midi », a ajouté Abderraouf. Et d'ajouter : « Je gagne 150 DA pour chaque opération de transport. Je dois couvrir les besoins de ma famille. » Sous un soleil de plomb et en plein mois de Ramadhan, ces enfants arpentent les quartiers à l'intérieur du marché à la recherche d'un client, poussant des charrettes souvent plus lourdes que leurs corps frêles. Ils transportent les marchandises des visiteurs qui viennent faire leurs courses à El-Eulma, notamment des appareils électroménagers (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver) et même des meubles.

D'après les enfants qu'ils ont rencontrés sur les lieux, ils louaient ces chariots pour transporter des marchandises. « Nous sommes habitués à travailler ici. Le propriétaire des chariots nous connaît parfaitement, car nous travaillons avec lui depuis des années », nous a confié un autre enfant. Au cours de notre voyage, nous avons remarqué que la grande majorité des charrettes sont louées, sans aucune conscience, aux enfants qui investissent tous les quartiers, à la recherche de clients. « C'est le temps des vacances. Nous profitons de cette période pour aider nos familles et essayer de récolter un peu d'argent pour couvrir les besoins de la prochaine rentrée sociale », nous a expliqué un autre enfant.