Kids&ParentsSix heures dix minutes du matin, à la rue Larbi Ben M’hidi, un garçon et une fille, cartables sur le dos, pressaient le pas pour rejoindre leur nourrice. Dans le train traversant Hussein Dey, 6h00 passées, un enfant d’à peine 8 ans, accompagné de sa mère, poursuit son sommeil, en attendant le prochain arrêt.

Ces deux scènes sont loin de résumer la galère de milliers d’enfants arrachés à leur sommeil, deux heures, voire trois heures de temps avant l’entrée en classe. Une situation qui a fini par se normaliser, mais qui peine des parents ne pouvant rien contre les règles «sauvages» de la vie urbaine, dite moderne.

A Alger, les parents travailleurs livrent quotidiennement, ou presque, une véritable bataille. Celle de concilier vie professionnelle et éducation des enfants. Faute d’infrastructures adaptées et de plans en mesure d’arranger les parents et leurs progénitures, des enfants scolarisés subissent des situations harassantes et insupportables. «Je réveille mes enfants à 5h30. On sort de la maison à 6h00, je les conduis chez la nourrice. Avant 7h00, je suis déjà dans le bus, pour aller travailler à l’ouest d’Alger», nous raconte une maman, résident dans la commune d’Alger-Centre. Le soir, ajoute-t-elle, «je rentre à 17h00 passés, c’est mon mari qui les récupère à l’école».

Le rythme de vie de cette maman est ses enfants n’est pas ce qu’il y a de pire. D’autres sont obligées de se débrouiller pour les inscrire dans les communes de leur lieu de travail. «Ils viennent avec moi dans le train, depuis Birtouta où j’habite. Je les ai inscrite du coté de Hydra, où je travaille. Mon employeur a eu la gentillesse de les laisser m’attendre à l’intérieure de l’entreprise…», raconte une autre jeune femme.