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Kids2Le réseau Nada, domicilié à Alger, a reçu 18 000 appels liés à des situations de maltraitance d’enfants. La cellule d’écoute de l’ONPPE a traité jusqu’au 30 septembre dernier plus de 1600 signalements. «Les enfants en Algérie sont confrontés à des problèmes multiples, dont la pauvreté, l’addiction aux drogues, les problèmes de santé, la violence et les abus, le travail au noir, et même les tentatives d »émigration clandestine», relève le professeur en sociologie, Layachi Anser.

Les cas de maltraitance à l’égard des enfants ont connu une hausse inquiétante, particulièrement durant la période de confinement imposé par la Covid-19.

Des situations d’agression, d’enlèvement et de meurtre sont signalées ces derniers jours, provoquant l’émoi chez une opinion publique consternée par l’ampleur prise par la violence contre cette catégorie fragile de la société.

A Tamanrasset, le corps sans vie et brûlé d’une adolescente a été retrouvé par les éléments de la Protection civile et de la gendarmerie nationale dans le quartier de Tahaggart. A Tlemcen, une fille a été enlevée. Ses ravisseurs réclament à son père une rançon de 200 millions de centimes.

L’affaire serait un règlement de comptes. A Boumerdès, une fille, sortie à peine de l’adolescence, est violée et son corps brûlé dans une station-service désaffectée. Des cas de disparition et de fugue d’enfants sont également signalés à Oran, Saïda et Alger…

Les adolescents ont pu être retrouvés sains et saufs par les services de sécurité. Mais parfois, la fin est autrement plus tragique : à Tamanrasset, un garçon de 12 ans, disparu depuis quatre jours, a été retrouvé mort après dans un immeuble abandonné du quartier d’Ankov, à la périphérie du chef-lieu de la wilaya.

Le confinement provoqué par la situation sanitaire n’a rien arrangé : le Réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant (Nada), installé à Alger, constate une augmentation sensible des cas de violences contre les enfants.

«Nous rencontrons dans notre Réseau toutes formes de maltraitance contre les enfants. Le confinement dû à la crise sanitaire de ces derniers mois a compliqué les choses. Les cas qui nous sont signalés ont augmenté.

Les enfants, qui n’ont pas école et qui ne sortent pas de chez eux jouer avec leurs congénères n’avaient plus aucun moyen de distraction. Toute cette promiscuité engendre la violence. Les enfants font souvent les frais de situations déplorables.

La mère se venge sur son enfant de la violence qu’elle-même subit de la part de son conjoint. Le divorce rend encore plus difficile le quotidien des enfants. Il y a même eu des meurtres», s’alarme Hamida Khayrat, SG du Réseau Nada. Pour Me Ghoulamallah, avocat au réseau Nada, la situation sanitaire a mis «sous pression les familles, et particulièrement les enfants».